T’as pas le droit de juger

Lorsqu’il faut choisir ses amis ou son futur conjoint, comment cela se passe-t-il ?

Imaginez, on vous présente une personne qui ne vous plait pas.

Elle a des attitudes grossières voire vulgaires, ne pratique pas le minimum religieux et n’a pas les mêmes objectifs de vie que les vôtres. A la fin de l’échange, vous JUGEZ et exposez ce qui ne vous convient pas avec la conclusion que ce n’est pas quelqu’un pour vous.

Soudain, on vous saute au cou en vous expliquant que :

« T’AS PAS LE DROIT ! T’ES QUI POUR JUGER ? »
« TU SAIS PAS ! IL EST COMME ÇA AUJOURD’HUI, MAIS DEMAIN, PEUT ÊTRE, IL SERA MIEUX QUE TOI !»
« LA FOI C’EST DANS LE COEUR !»
« REGARDE TES DÉFAUTS AVANT DE REGARDER CEUX DES AUTRES, CAR LE MEILLEUR MUSULMAN EST CELUI QUI NE JUGE PAS !»

Et donc là , vous dites « pardon » , et vous vous mariez ?

Cette réaction serait totalement inappropriée dans la vie mondaine, mais c’est malheureusement un comportement qui se répand de plus en plus au sein de notre communauté lorsqu’il s’agit de la religion.

En effet, il suffit qu’une personne corrige quelqu’un qui commet un acte blâmable ou en fait la promotion pour qu’il lui soit rétorqué :

« T’AS PAS LE DROIT ! T’ES QUI POUR JUGER ? »

Dans la vie, il n’y a d’autre choix que de juger selon les apparences, le comportement, les paroles, les actes.

Par contre, SEUL DIEU JUGE CE QUE CACHE LES COEURS et SEUL DIEU JUGE de la destination FINALE de la personne.

An-Nawawî explique à cet effet que le Prophète ﷺ jugeait les gens d’après les apparences et Dieu se charge de les juger en fonction de ce qu’ils cachent.

N’oublions pas également que le Coran ainsi que la jurisprudence encourage – pour ne pas dire ordonne – de prescrire le bien et proscrire le mal.

Le fait d’ordonner le bien et d’interdire le mal fait partie des fondements de la religion, plus fort encore, cela constitue une obligation qui incombe à tous les membres de la communauté musulmane.

Que soit issue de vous une communauté qui appelle au bien, ordonne le convenable, et interdit le blâmable. Car ce seront eux qui réussiront.

Sourate 3, verset 104

Enfin lorsqu’on juge la personne sur son physique et qu’on lui dit qu’elle est magnifique, pourquoi ne lui sera t’il pas dit : « T’ES QUI POUR JUGER ? »

Accepte-t-on uniquement les jugements qui flattent notre ego ?

Omar Ibn El Khatab disait : «Qu’Allah fasse miséricorde à celui qui me montre mes défauts.»

Sommes-nous meilleurs que Omar Ibn el Khatab ?

Bien évidemment, cette exercice doit se faire avec sagesse, patience et science, avec pour intention d’aider son prochain et non de l’humilier ou le rabaisser, car le croyant aime pour les autres ce qu’il aime pour lui même.

Malheureusement à notre époque on accepte très facilement les éloges alors que le conseil ou le rappel est devenu, pour beaucoup, presque une insulte.

Le but de tout ceci ?

S’entraider les uns les autres afin de nous corriger et nous améliorer, chacun ensuite, est libre d’accepter ou de refuser les remarques.

Puissions nous compter parmi les guides bien-guidés.

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