Abou Bakr As-siddiq

Abou Bakr, qu’il soit agrée, appartenait à la célèbre tribu de Quraysh et avait un ancêtre commun avec le Messager.

Sa lignée était noble. Il est né à la Mecque deux ans après le Prophète ﷺ. Fils de Abû Quhâfa et de Umm al-Khayr.

Il était connu pour ses qualités morales et son comportement exemplaires : loyauté, sagesse et intégrité, pondération et de bon conseil.

Abou Bakr; qu’Allah l’agrée, avait le caractère doux et humble alors qu’il était l’un des plus riches commerçant de La Mecque.

Il était un homme véridique et fut d’ailleurs surnommé « as-siddiq » (le véridique ) par le Prophète ﷺ parce qu’il avait été le premier à croire au message divin sans avoir jamais douté.

Depuis sa jeunesse, Il ne croyait pas au culte des idoles et ne bût jamais une goutte d’alcool, attaché à son honneur et sa réputation.

De part ses qualités, il était un homme apprécié des mecquois et une grande amitié le liait au Messager ﷺ .

Abou Bakr est le premier homme à avoir embrassé l’islam à l’âge de 38 ans. Ainsi, lorsque le Prophète ﷺ lui prêcha l’Islam, il l’accepta sans hésitation et devint l’un de ses plus ardents défenseurs. 

C’est ainsi qu’on trouvera Abou Bakr dans tous les événements ayant jalonné la prophétie. Il participa à toutes les batailles et il fut le compagnon de route du Prophète ﷺ lors de l’émigration vers Médine.

Il mit tous ses biens au service de Dieu et de Son Envoyé.

L’engagement d’Abou Bakr  pour l’islam fut total et indéfectible quelles que soient les circonstances et il fut le premier homme à prêcher ouvertement l’islam malgré l’hostilité des qurayshites.

Plus l’islam progressait parmi les gens de la Mecque et des alentours, plus l’acharnement des infidèles devenait intolérable.

La conversion d’Abou Bakr avait amené la conversion d’autres membres de la noblesse mecquoise comme ‘Uthman, Talha, Zubayr Ibn Al ‘Awwâm, Abî Waqqâs pour ne citer qu’eux.

Avec la conversion d’un autre illustre homme, ‘Umar Ibn Al-Khattab , l’islam s’imposait peu à peu et le parti des musulmans se renforçait.

Ceci avait provoqué, le courroux des infidèles qui redoublèrent d’acharnement contre les faibles d’entre les musulmans jusqu’à arriver à un boycott total des musulmans durant 3 années. 

Ce fut là, la plus dure épreuve à laquelle furent confrontés les adeptes de l’islam et jamais Abou Bakr n’abandonna le Prophète.

Suite à cela il fut choisi pour émigrer à Médine avec lui. On rapporte, en effet, que durant tout le trajet qu’ils effectuèrent ensemble, Abou Bakr veilla sur le Prophète ﷺ comme sur la prunelle de ses yeux. Il avait aussi pris avec lui tout son argent, pour le mettre au service du Messager de Dieu.

Quand ce dernier l’apprit, il lui demanda :  « Et qu’as-tu laissé à ta famille, ô Abou Bakr ? » Il répondit : « Je leur ai laissé Dieu et son Prophète ! »

L’arrivée à Médine annonçait une nouvelle ère pour l’islam qui bénéficiait à présent d’un espace favorable, lui assurant protection et propagation. Cependant, l’hostilité des infidèles ne faisait que commencer et pour défendre leur foi, leurs biens et leurs familles, les musulmans allaient être obligés de faire la guerre. 

Abû Bakr fit preuve, au cours des nombreuses batailles, d’un courage extraordinaire. Il participa à toutes les campagnes des musulmans. Sa bravoure était reconnue par tous.

Il avait atteint, en se consacrant corps et âme à la Vérité par ses biens et sa personne, le summum de la foi.

C’est ce compagnon que les musulmans, à la mort de leur Prophète, vont choisir comme Calife pour la communauté.

Lorsque le Prophète ﷺ tomba malade avant sa mort, il désigna avec insistance Abou Bakr pour diriger la prière.

Ibn Al-Musayyib a dit, selon un hadith rapporté par Al-Hâkim: « Abou Bakr avait, auprès du Prophète la place d’un ministre. Il lui demandait conseil en toute chose. Il était son second en Islam, son second dans la caverne, son second sous l’auvent le jour de Badr et son second dans le tombeau. Jamais il ne donnait la priorité sur lui à quelqu’un d’autre»

A la mort du Prophète ﷺ – Abou Bakr sut garder sa lucidité et avec sagesse arriva à calmer les esprits des musulmans affligés par cette nouvelle.

Abou Bakr s’adressa aux musulmans réunis en ces termes :

 « Ô peuple! Que ceux d’entre vous qui adoraient Muhammad, sachent que Muhammad est mort! Quant à ceux qui adorent Dieu, qu’ils sachent que Dieu est vivant et ne meurt pas.»

Ensuite, il récita la parole du Très-Haut sourate 3 verset 144 :

وَمَا مُحَمَّدٌ إِلَّا رَسُولٌۭ قَدْ خَلَتْ مِن قَبْلِهِ ٱلرُّسُلُ ۚ أَفَإِي۟ن مَّاتَ أَوْ قُتِلَ ٱنقَلَبْتُمْ عَلَىٰٓ أَعْقَـٰبِكُمْ

 « Muhammad n’est qu’un Messager des messagers avant lui sont passés – s’il mourait donc, ou s’il était tué, retourneriez-vous sur vos talons ? » 

 C’est ainsi que le fidèle compagnon du Prophète ﷺ fut élu à la tête de la communauté.

On rapporte qu’il fit, à cette occasion, le discours suivant :

« Ô peuple ! J’ai été investi de la charge de la communauté, bien que je ne sois pas le meilleur d’entre vous. Si j’agis bien, aidez-moi, mais si je dévie du droit chemin, corrigez-moi !

Le plus faible d’entre vous sera considéré comme puissant par moi, jusqu’à ce que je lui obtienne son droit et le puissant d’entre vous sera considéré comme faible par moi, jusqu’à ce que je lui arrache le droit qu’il a pris aux autres, et ce, par la volonté de Dieu ! » 

Après lui avoir assuré son unité et sa cohésion, celui-ci va assurer l’expansion et le rayonnement de la religion. 

Ainsi, durant son Califat, il ordonna différentes expéditions militaires qui permirent par la grâce d’Allah l’expansion rapide et lointaine de l’islam, avec toujours cette même moralité exemplaire.

En effet il dit aux soldats :

« Ne vous comportez pas à la manière des traîtres ! Ne vous adonnez pas aux mutilations à la manière de vos ennemis et ne tuez ni enfant, ni vieillard, ni femme. Évitez d’abattre ou de brûler les palmiers et les arbres fruitiers.

Evitez de tuer les animaux domestiques, sauf pour vous nourrir. Dans votre expédition, vous allez rencontrer des gens qui se sont retirés dans des monastères pour s’adonner à la méditation et au recueillement : Laissez-les et ne les perturbez pas ! » Il leur dit ensuite : « Partez au Nom de Dieu ! »

Il soumit les tribus qui ne voulaient plus payer la Zakat, celles qui non converties violèrent leurs pactes signés avec le prophète ﷺ  de son vivant et lutta contre les imposteurs autoproclamés faux prophètes comme Musaylima.

Abou Bakr pu rendre son unité à la communauté et se consacrer à l’expansion pacifique de l’Islam aux quatre coins du monde en appliquant le verset : « Pas de contrainte en matière de religion. »

C’est avec ce leitmotiv que l’Islam se répandit en Syrie, en Palestine, au Yemen, à Bahrein, en Iraq (Perse) et gagna les cœurs des gens.

Son Califat, fut certes bref, mais les réalisations qu’il accomplit, furent nombreuses et grandioses.

Il fut le premier à mettre sur pied l’institution du – bayt al-mâl – le trésor public. Il fut aussi le premier à mettre en œuvre le registre de donations. C’est à lui, aussi, qu’incomba, le premier, le soin de mettre en place les rouages de l’administration.

En effet, il prit à son service des secrétaires, institua un cachet pour authentifier ses messages, sur lequel était gravé : Allah est certes Le plus capable. 

Toutefois, l’acte qui lui valut le plus la reconnaissance de la communauté musulmane, fut, sans conteste, l’assemblage du Coran en une seule copie autour de laquelle l’ensemble de la communauté a fait l’unanimité jusqu’à nos jours.

Ce fut, en tout état de cause, le dernier acte qu’il accomplit au service de la communauté. La maladie l’emporta quelque temps après.

Même devant la mort, il fit preuve d’une sagesse et d’une humilité exemplaire. À sa fille Aisha  qui se lamentait en le voyant agoniser, il dit :

« Ne sois pas dans cet état. Récite plutôt la parole du Très-Haut : « L’agonie de la mort fait apparaître la vérité : Voilà ce dont tu t’écartais».

Il ajouta ensuite : « Prenez ces deux tissus, lavez-les et utilisez-les pour me couvrir comme linceul, car les vivants ont plus besoin de tissu neuf que le défunt »

En voyant que leur calife était sur le point de rendre l’âme, les musulmans lui demandèrent de leur désigner un successeur.

C’est ‘Umar Ibn Al-Khattâb qu’il leur désigna, après avoir demandé l’avis des plus proches compagnons comme ‘Abd Ar-Rahmân, Ibn ‘Awf, ‘Uthman, Sa’îd Ibn et Zayd.

Il annonça le nom de son successeur aux compagnons, les motivations de son choix, en leur recommandant obéissance et soutien. Ils répondirent : « Nous avons entendu et nous obéirons. »

Il convoqua ensuite ‘Umar et lui donna les conseils nécessaires pour diriger avec justice et équité la communauté.

Ses dernières paroles furent : « Seigneur, fais-moi mourir musulman et fais en sorte que je rejoigne le rang des pieux. »

On l’enterra à côté de la tombe du Prophète ﷺ  dans sa chambre personnelle. Ainsi s’acheva le règne si éphémère – deux ans et quelques mois – mais ô combien riche d’Abou Bakr le véridique.

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