La voix du boycott

Un certain 1er décembre 1955, Rosa Parks, une couturière de 42 ans embarque dans un bus censé la ramener chez elle.

Alors que Rosa s’assoit sur l’une des banquettes disponibles dans l’autocar numéroté 2857, son chauffeur, un vétéran de l’armée américaine, tient à faire régner l’ordre établi par la ségrégation raciale.

Il demande alors à Rosa Parks et à trois autres passagers noirs de laisser leurs places aux usagers blancs.

A l’époque, tout le monde ne s’installe pas où bon lui semble.

Chaque zone de l’autocar était régie par un système bien particulier impliquant aux personnes noires de laisser la priorité à leurs homologues blancs dès lors qu’ils se présentent dans l’habitacle.

Il était établi que les blancs se placent à l’avant et les noirs à l’arrière.

Si la plupart des passagers s’en accommodaient non sans mal et se pliaient à cette législation discriminatoire, Rosa Parks décide ce jour-là de refuser d’obéir.

ELLE RESTE ASSISE.

La contestataire est alors arrêtée pour désordre public et violation des lois locales.

Emmenée au poste de police, elle est considérée comme une criminelle et se voit tirer le portrait avant de se laisser tamponner ses empreintes digitales.

Reconnue coupable, elle reçoit une amende de 15 dollars et fait appel.

Ce qu’elle ne sait pas, c’est que son refus d’obtempérer a réveillé une colère, un ras-le-bol général qui devient rapidement viral.

Le jour de son procès, le 5 décembre 1955, un mouvement de boycott des bus est initié par les passagers noirs pour réclamer la justice sociale.

À sa tête : un jeune pasteur de 26 ans encore inconnu du nom de Martin Luther King.

Tous ensemble ils énumèrent plusieurs revendications : la liberté de s’asseoir où ils le souhaitent, l’obligation de courtoisie de la part des chauffeurs et l’embauche de conducteurs noirs.

Prend place le Boycott

PENDANT 381 JOURS, des milliers de personnes refusent d’entrer dans un bus et se rendent à pied au travail, ou prennent un taxi et usent du covoiturage.

Durant plusieurs mois, de nombreux bus restent au dépôt.

Une situation qui n’échappe à personne et donne de la visibilité au combat de personnes noires.

Il faut attendre le 13 novembre 1956 pour apercevoir les premiers effets.

C’est à cette date que la Cour suprême des États-Unis statue par l’arrêté du Browder v. Gayle que LA SÉGRÉGATION DANS LES BUS EST ANTICONSTITUTIONNELLE.

Rosa Parks devient ainsi une icône de la lutte pour les droits civiques dans le pays.

Bien que la ségrégation raciale ne règne plus dans les transports publics, elle reste toujours de mise dans le reste du pays.

C’est seulement en 1964 que les lois Jim Crow sont entièrement abrogées avec le Civil Rights Act qui interdit un système institutionnalisé depuis 1877.

Cette évolution considérable de la société américaine a été possible par la cause de ROSA PARKS et par la mise en place d’un boycott économique pour se faire entendre et respecter:

C’est ainsi,
qu’en restant assise,
elle a permis aux personnes noires de se tenir debout.

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