Il y a très longtemps vivait dans un grand palais, un Roi toujours accompagné de son fidèle conseiller. Un homme très sage qui aimait Dieu et qui, chaque fois qu’un malheur arrivait au Roi, le consolait en lui disant : « Ce n’est pas grave, Roi, c’est un bien de Dieu ! ».
Le Roi ne comprenait pas cette manière de penser et il lui arrivait de se fâcher. Un jour, en allant à la chasse, le Roi se blessa et perdit trois doigts. Tout le monde criait : « Quel malheur ! Pauvre Roi ! »
Sauf le Conseiller qui s’approcha du Roi et lui dit : « Mon Roi, ce n’est pas trop grave, il vous reste encore des doigts, c’est un bienfait de Dieu »
Le Roi avait très mal et se mit très en colère en criant : « Conseiller ! Tes paroles ne me plaisent pas du tout ! Au lieu de me consoler, tu dis que ce qui me fait mal est un bienfait de Dieu ! Qu’on l’emmène en prison pour ne plus entendre ses paroles ! » .
Le Roi prit un nouveau conseiller et oublia celui qu’il avait fait jeter en prison.
Des années plus tard, lors d’une expédition lointaine, le roi et sa troupe se retrouvèrent dans les tréfonds d’une jungle où ils furent attaqués par des indigènes dont le chef ordonna la capture de tout le groupe sauf les infirmes, porteurs, selon leur croyance, de malédiction.
Tout le monde fut capturé, sauf le Roi car il lui manquait trois doigts.
Il parvint par miracle à rentrer au palais et se rappela en chemin, les paroles qu’il détestait de son premier conseiller toujours en prison.
Il s’empressa de le libérer, se confondant en excuses :
« Ô mon brave conseiller, pardonne moi de t’avoir laissé si longtemps en prison. Tes paroles étaient pleines de vérité !
Je suis en vie grâce aux trois doigts qui me manquent : c’est un bienfait de Dieu mais je n’avais pas compris tout de suite. Acceptes tu mes excuses, car c’est toi le plus sage ! »
Le conseiller, heureux que le Roi ait compris que toutes les épreuves qui lui étaient arrivées étaient in fine un bien pour lui, lui répondit :
« Mon Roi, ne vous excusez pas de m’avoir mis en prison, c’était un bienfait pour moi ! ».
Le Roi, étonné, lui dit : « Mais, tu n’es pas fâché contre moi ? Je t’ai puni sans raison valable et ce, pendant des années ! »
Le Conseiller, toujours aussi sage, lui répondit : « Mon Roi ! Si vous ne m’aviez pas mis en prison, j’aurais été auprès de vous et les indigènes m’auraient pris pour me tuer ! Finalement tout est un bienfait de Dieu, même si on ne le comprend pas dans l’immédiat ! »
L’islam nous exhorte à la patience et la résignation face aux épreuves et aux difficultés car comme le dit notre bien-aimé Messager :
« Tout ce qui touche le croyant comme fatigue, comme maladie, comme soucis, comme tristesse, comme gêne, comme angoisse, même une épine qui le pique est une expiation de ses péchés ».
Dans la Sourate 2, verset 216 Allah ﷻ nous informe de ceci :
وَعَسَىٰٓ أَن تَكْرَهُوا۟ شَيْـًۭٔا وَهُوَ خَيْرٌۭ لَّكُمْ ۖ وَعَسَىٰٓ أَن تُحِبُّوا۟ شَيْـًۭٔا وَهُوَ شَرٌّۭ لَّكُمْ ۗ وَٱللَّهُ يَعْلَمُ وَأَنتُمْ لَا تَعْلَمُونَ
«Or, il se peut que vous ayez de l’aversion pour une chose alors qu’elle vous est un bien. Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu’elle vous est mauvaise. Allah sait, tandis que vous, vous ne savez pas».
Les épreuves que vivent les musulmans sur terre font partie des décrets divins. Ces épreuves ont plusieurs rôles.
Elles permettent d’effacer les péchés, évaluer la foi de chacun, élever la personne en degré et permettre de distinguer le bon du mauvais, le véridique du menteur et le croyant de l’hypocrite.
Le Prophète ﷺ a dit dans un hadith rapporté par Mouslim « La situation du croyant est étonnante ! Il ne lui arrive que du bien, et ceci est exclusivement réservé au croyant. Lorsqu’une bonne chose lui arrive, il remercie Allah et cela est un bien pour lui, et lorsqu’il lui arrive un malheur, il fait preuve d’endurance ce qui est un bien pour lui. »
Puissions-nous toujours être patients et résiliants face à toute épreuve.