Après le décès de Khadija, les compagnons observaient sur le Messager les effets de la tristesse. Ils auraient souhaité briser sa solitude en lui proposant de songer à se remarier, cependant, aucun des Compagnons n‘osait aborder le sujet.
Il a fallu l’intervention de Khalwa Bint Hakim as-Salmiyya, une femme de la Mecque parmi les premières à avoir embrassé l’Islam, qui voyant le Prophète ﷺ plongé dans une grande tristesse, lui suggéra de se remarier avec son amie qui avait fait partie des premiers émigrés en Abyssinie.
Sawda était mecquoise, fille de Zam’a ibn Kais, elle avait été mariée avec As-Sukran ibn Amru. Elle fut parmi les premières femmes à devenir musulmane et fut à l’origine de la conversion de son mari, qui avaient été parmi les premiers qui avaient émigré en Abyssinie suite aux persécutions des mecquois.
Le mari de Sawda, mourut en terre étrangère et elle se retrouva veuve avec un enfant, peu avant la mort de Khadija. Elle fit preuve de beaucoup de courage et de fermeté dans ces circonstances et revint bientôt à la Mecque.
Le bruit circula que Mohamed avait demandé en mariage Sawda fille de Zam’a et les gens furent très surpris car Sawda était était veuve et âgée.
Ils disaient qu’il y avait une très grande différence entre elle et Khadija, qui était belle, riche et convoitée par de grands notables mecquois.
La présence de Sawda auprès du Prophète ﷺ rappelait à celui-ci la foi et le courage de ceux qui quittèrent leurs maisons et abandonnèrent leurs biens pour traverser le désert et la mer avant d’arriver en Abyssinie, fuyant avec leur religion, l’oppression des idolâtres mecquois.
Ce n’était pas le veuvage et l’âge avancé de Sawda qui importaient au Messager, c’était le fait qu’elle appartenait au premier groupe de musulmans qui avaient cru en sa mission prophétique.
Le Prophète ﷺ qui avait été impressionné par la force et la fermeté de cette femme de cinquante ans, la demanda en mariage, lui témoignant ainsi de son estime, lui offrant une famille, un soutien et une protection.
Le mariage eut lieu au mois de Shawwal de l’An 620, quelques mois après la mort de Khadija.
La dot que reçut Sawda s’éleva à 400 dirhams. Fervente dans sa foi, elle fut honorée par cette distinction et fut une épouse très attentive et dévouée.
En raison de ses origines modestes, les membres de sa tribu furent également honorés que Sawda ait été distinguée pour devenir l’épouse du Prophète ﷺ, lui-même issu d’une famille noble de la Mecque.
Nombreux se convertirent à cette occasion, convaincus par le message de l’Islam et séduits par la simplicité du Prophète.
Sawda était profondément engagée dans la foi musulmane et se consacrait corps et âme à propager le message divin.
Elle accompagnait régulièrement le Messager lors de ses voyages et participait activement aux affaires de la communauté musulmane.
C’est Aisha, qu’elle soit agréée, qui nous parle le mieux d’elle, car sa personnalité très discrète, presque effacée n’a pas donné lieu à d’aussi nombreuses observations que pour certaines autres épouses.
Nous savons, cependant, qu’elle était agréable de compagnie et très charitable.
Ainsi, Aisha a dit à son sujet : « Je n’ai guère connu de femme à laquelle j’aurais aimé ressembler autant que Sawda. »
Après le décès du Prophète en 632. Sawda vécut encore plusieurs années à Médine en tant que veuve et mère des croyants.
Elle n’accomplit plus aucun voyage, et demeura chez elle.
Elle continua d’œuvrer pour le bien de la communauté musulmane. Elle se fit remarquer par sa générosité envers les pauvres et les nécessiteux.
Son influence perdura également grâce à la transmission de nombreux hadiths, qui contribuèrent à enrichir la tradition islamique.
Elle serait morte en l’an 24 de l’Hégire, vers la fin du califat de Omar et fut enterrée dans le cimetière des femmes de Médine.
Qu’Allah ﷻ soit satisfait d’elle.